Mahmoud Salameh (MS Graphic)
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Je rends grâce à cette terre d’exagérer à tel point la part du ciel.
in Patagonie
Le ciel s’est couvert d'hématomes, fait passer des faisceaux de paille au travers d’échancrures nacrées. Des ascenseurs pour les anges ?
cg in Calepins voyageurs et après ?
Signes séculaires. Argile craquelée, peau, pigments.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
j'attends la nuit
la livraison de quelques plans d'évasion
de quelques masques
de quelques raccourcis vers le maquis
de quelques frasques
les premiers soins du crépuscule
les longs brouillards de la cité dortoir
j'attends la nuit
au fond de ma cellule familiale
rien de spécial
rien d'anormal
à part le néant
à part l'ennui
et les liens du sang qui font mal
et les murmures de la muraille
et le bruit de fond des non-dits
j'attends la nuit
et la tension qui va avec
la tension que rien ne réduit
ni le feu des télévision
ni le feu des conflits
j'attends la nuit
dont sont faits les jours fériés
les faits divers les contes de fées
les êtres humains en fil de fer
les paradis et les enfers
les plus pourris
les plus parfaits
j'attends la nuit
et je grouille et je macère et je bataille
et je ressasse dans la graisse et le ressac
et je fourmille et je fermente et je ferraille
et je rouille dans la brique et la barbaque
j'attends la nuit
(2010)
L'amour est le but et le chemin, l'amour qui croît dans nos racines nous permet de porter la fleur toujours plus haut. L'amour terrestre conduit à l'amour cosmique.
Quand ce dernier nous a touchés, il n'est plus possible de détourner la tête, nous ne pouvons que regarder la vie bien en face, sans peur, sans mépris et sans orgueil. Ceux qui sont touchés, portent la joie en eux, et souffrent plus pour les autres que pour eux-mêmes. Ils sont plein de compassion pour tous ceux dont les boutons de fleurs se recroquevillent, se flétrissent et disparaissent. Ceux qui ne savent puiser dans leurs racines autre chose que des épines, toujours plus d'épines...
cg in Journal 1996
Extrait d'un texte de Léon Maunoury publié dans le numéro de janvier 2014.
Entre les tranches de murs, on s’asperge, on s’enfonce. On manque se dissoudre dans le code réciproque. On exulte, on bégaie. On dilapide aux confins sa raison, ses raisins. On écluse l’ordinaire.
Miettes et cicatrices.
On se souvient des intempéries, des couleurs de peaux et du faucon de nos cerveaux calleux mutilé par les langues de contrition. Il nous faut vivre pourtant, en petites grappes de soleil insolent.
cg in Manuscrit des carcasses
Sans le malheur, la vie est insupportable.
in Sombre printemps
On va se séparer doucement, là
voilà,
gentiment,
comme on est venus
de l'un à l'autre
de l'autre à l'un.
On va apprendre à se désapprendre,
là, doucement
comme on est devenus
un peu
de l'un en l'autre
à se chercher l'horizon.
On va en rester là, les deux pieds
alignés bien droits.
On va garder pour après
C'est toute une vie ça, tu sais.
Et tout sera comme avant.
Il suffit d'écarter le coeur
et le ventre
De couper à la racine
que ça ne repousse pas
Couper chaque membre
l'un après l'autre
et demeurer silencieux à ce qu'on croit bouger encore.
Il suffit d'arracher les yeux
qu'il n'y ait plus de ciel trop grand
Il suffit d'ôter la peau, qu'une autre vienne
la même
mais pas tout à fait.
Il suffit de tailler les hanches
comme on taille les arbres pour qu'un printemps plus vif renaisse
Il suffit de remuer ce qui n'est pas tout à fait mort
Ailleurs
Laisser la place à ce qui fut
Chercher d'où vient le courant des eaux mortes du fleuve
Etreindre une fois encore les regrets
les mêmes
sans que l'on sache lequel est usure lequel est usé
On n'a jamais su vraiment
si on voulait savoir tout à fait
Il suffit d'être
sans toi
Il suffit qu'aimer ne suffit pas
là, gentiment
du fond de nos inutiles