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  • Déclinaison de chou chinois

     

    Un gros chou chinois, des tomates fraîches, 4 ou 5 gousses d'ail, huile d'olive, coriandre en poudre, poivre

     

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    pour la salade, il y a en plus :

    noix, moutarde à l'ancienne, vinaigre balsamique, cumin en poudre

     

    Faire une sauce avec huile, moutarde, vinaigre, rajouter les épices, une ou deux gousses d'ail hachées, les noix, puis les tomates en morceaux et des feuilles du chou chinois émincées, bien mélanger. Servir et poivrer dans l'assiette. Délicieuse avec un fromage de chèvre frais et du pain grillé au pavot.

     

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    pour la potée du lendemain, il y a en plus :

    un bloc de tofu aux olives vertes, un oignon, le jus d'un bocal d'olives kalamata, curcuma en poudre

     

    Dans une cocotte, en fonte de préférence, faire revenir l'oignon, puis rajouter les tomates en morceaux, laisser revenir en remuant souvent, rajouter le reste du chou chinois de la veille, émincé, l'ail haché, la coriandre et le curcuma en poudre, bien remuer, laisser cuire quelques minutes, rajouter le tofu en petit morceaux, et comme j'avais ce jus de kalamata en stock, je l'ai rajouté avant de baisser le feu, et laisser cuire 15 mn couvert. Servir et poivrer dans l'assiette Les restes seront délicieux demain avec du riz ou de la semoule au chanvre et un petit piment.

     

     

     

  • Hôtel International de Rachel Vanier

     

    éd. Intervalles,13 février 2015

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    256 pages, 11.99 €

     

     

    Rachel Vannier a sorti en juin dernier aux éd. Intervalles son deuxième roman, Écosystème. J’avais reçu son premier, gentiment dédicacé par l’auteur, lors de sa sortie en 2015, mais n’avais pas eu le temps de le lire jusqu’à aujourd’hui. Voilà qui est fait !

     

    Hôtel International évoque sur fond d’un drame personnel, le petit monde des expatriés avec un regard vif et sans concession, une plume acerbe et le genre d’humour noir qui permet de survivre au désespoir.

     

    « La vraie vie, c’est ce décalage aberrant entre le drame d’une situation et la banalité du quotidien qui continue son chemin, impassible, autour de nous. Le contrôleur contrôle, le mendiant mendie, le Parisien parisie. Alors qu’on souhaiterait flotter au-dessus du monde qui s’anime, et que la réalité nous ramène brutalement sur la terre ferme, l’atterrissage donne le vertige. »

     

    L’héroïne d’Hôtel International s’enfuit subitement au Cambodge suite au suicide de son père, sans même un visa et sans prévenir ses proches et ses amis, elle débarque là-bas sans connaître grand chose de ce pays sinon un peu de sa tragique histoire et cherche avant tout à mettre un mur entre elle et tout ce qu’elle a laissé derrière. Sa façon de faire le deuil ou peut-être d’en refuser la réalité.

     

    « Parler, c’est la dernière chose au monde dont j’avais envie. Je ne souhaitais que m’enterrer bien profondément dans un abri anti-atomique, anti-monde extérieur, anti-gens, anti-tout. »

     

    C’est ainsi qu’après avoir débarqué au Cambodge de façon assez surréaliste et avoir logé dans une chambre sans fenêtre d’un hôtel très minable, le fameux Hôtel International, elle se lie avec quelque congénères qui l’accueillent dans le petit cercle des expatriés, des barangs — les blancs — au Cambodge. Installée dans un appartement en collocation, sa vie alors consiste à s’oublier en profitant des avantages de ce milieu de privilégiés et de boire au moins un soir sur quatre et de façon très déraisonnable mojitos sur mojitos dans les endroits fréquentés uniquement ou presque par des étrangers. Entre ceux qui bossent pour des ONG, le Cambodge étant un des pays où en compterait le plus au mètre carré, et ceux qui profitent uniquement des privilèges et de la vie facile qu’offre le statut d’expatrié dans une sorte d’entre-soi dépravé de luxe, elle tente d’oublier la raison de sa fuite dans ce pays.

     

    L’auteur connait bien le Cambodge et ça se lit. Ayant eu l’occasion moi-même d’aller à Phnom Penh, même si bien des années plus tôt, peut-être cela a-t-il aidé à ce que j’en apprécie la justesse, même si le portrait du pays n’est pas vraiment flatteur.

     

    C’est Arthur, un dandy de la mode, le premier Français qu’elle rencontre là-bas parce-que ami d’amis de facebook, qui va l’introduire dans le cercle des expats :

     

    «  Pour les Cambodgiens, nous les blancs, on est des demi-dieux. Tu croyais que c’était fini depuis la décolonisation ? Détrompe-toi. Les bons vieux réflexes n’ont pas disparu. C’est pour ça qu’ils se blanchissent la peau avec des crèmes qui leur brûlent l’épiderme. Ils préfèrent avoir des taches sur la gueule plutôt que d’être bronzés. Si ça n’est pas une preuve ! Quant à l’argent, dans 99% des cas, si tu veux quelque chose tu peux l’acheter. Alors les vieux dégueus viennent surtout pour se payer des femmes mais nous, les gens normaux, on peut s’accorder une vie de plaisirs. Des hôtels de luxe, un service impeccable, de bons restaurants. Avec un salaire normal pour un expatrié, tu peux vivre une vie de pacha, c’est ce sur quoi l’économie du pays repose. »

     

    Bien qu’il y soit aussi évoqué et de façon sérieuse la question des Khmers rouges et la situation économique du pays, c’est un portrait tiré à grands traits à travers le prisme du milieu des expats et de sa superficialité, milieu dont le portrait est encore moins flatteur, d’autant plus que tout est perçu à travers le regard plutôt désespéré de la narratrice, qui ne s’épargne pas non plus. Et c’est ce qui rend ce roman drôle, même et peut-être surtout quand c’est pathétique.

     

    Rachel Vannier a un vrai talent, elle écrit admirablement bien de façon simple et directe et réussit à rendre intéressante presque la moindre banalité. La fluidité de l’écriture fait qu’on boit son roman comme un mojito, suivi d’un mojito, suivi d’un… etc. L’avantage, c’est que le lecteur, lui, n’a pas la gueule de bois le lendemain. Cela se lit aussi comme un roman d’aventures modernes et désabusées où on crapahute donc plus dans les bars que dans la jungle.

     

    Cathy Garcia

     

     

    rachel vanier.pngRachel Vanier est née à Budapest en 1988. Après avoir grandi à Lille, fait ses études à Paris, s’être échappée à Boston puis avoir crapahuté au Cambodge, elle travaille dans le monde non moins dépaysant de l’innovation et des start-up. Elle est aujourd'hui en charge de la communication du campus de start-up STATION F. En parallèle, elle écrit sur le voyage, retrace le parcours de personnages souvent anti-héro(ïne)s, et s'intéresse à sa génération. Elle a aussi contribué à plusieurs revues sur l'innovation et tient un blog décalé, dinde.co

     

     

     

  • l'oeil, l'oreille & la plume... 4 minutes

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    Son regard hésite entre la haine et la peur.

    Elle est épuisée, le souffle court, animal traqué, assise sur le clavier du piano de concert, au centre de la scène du Deutsche Oper.

    Elle vient d’interpréter sa partition de Schumann mais elle l’a emplie de rage et d’amour en des improvisations échevelées, vannes de l’âme grandes ouvertes.

    Quatre minutes d’émotion pure.

      

    Une chape de silence tombe sur les dernières résonances d’un coup de poing rageur sur les graves. Le public est sonné par le flot de musique brute que Jenny vient de lui asséner, et reste pétrifié ; hésitant sur la réaction à avoir face à ce génial ovni.

    Jenny, enfant prodige brisée par la vie depuis que son père a abusé d’elle à la fin d’un concert à New-York lorsqu’elle avait treize ans et que plus tard son compagnon a abandonné enceinte avec la responsabilité d’un crime abominable qu’elle n’a pas commis. Le système carcéral a parachevé cette descente aux enfers en refusant la césarienne qui aurait sauvé son enfant. Elle n’est que haine et indifférence au monde. « Capable de piquer les clopes d’une morte » disent entre-elles à voix basses ses co-détenues.

    Elle s’est évadée de prison il y a deux, trois heures à peine, grâce à son maître de musique, Fraü Krüger ; une artiste aux rêves brisés il y a longtemps, la guerre…aujourd’hui bénévole sévère et froide tentant d’apporter « un peu de beau » dans cet univers sombre, car seul le Beau l’émeut, la soutient.

    Une évasion juste pour participer à ce grand concours national des jeunes talents du Deutsche Oper dont Jenny occupe maintenant le centre de la scène.

     Jenny attend. Le temps est lent.

    L’ovation se déclenche, soudaine, jubilatoire, immense…

     

    …Fraü Krüger  sera au balcon.

    Leurs regards se croiseront.

    Elles se verront enfin

    le maître la main sur les lèvres esquissera un geste de tendresse,

     Jenny adoucira son masque puis,lente, plongera dans une ample révérence.

     

    Une escouade de policiers surgira alors des coulisses pour maîtriser ‘’le fauve’’…

      jlmi sur Vier Minuten, un film de Chris Kraus musique de Annette Focksavec Monica Bleibtreu : Traude Krüger Hannah Herzsprung : Jenny von Loeben

     

    oOoOo

     

     Merci à Jlmi

    http://jlmi22.hautetfort.com/

     

     La bande-annonce du film :

     

     

     

  • Avis de parution : SURSIS - micro-fictions poétiques et collages de Cathy Garcia

     

     

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    Treize micro-fictions poétiques, bizarres, décalées, dérangées… Dérangeantes ?  

     

    « Je l'observe avec étonnement et soudain, je vois ses lèvres venir s'écraser contre le rempart de verre et son regard virer au gris. Je la vois se retourner sur elle-même, cette crispation soudaine qui ne trompe pas. Je me demande l’espace d’un instant, si elle pourra obtenir rapidement son sursis, puis je m'éloigne, je voudrais profiter du mien. »

     

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    Tirage numéroté édité et imprimé par l’auteur avec neuf collages papiers originaux réalisés par l'auteur

     

    de cet ouvrage,

    a été réalisé un tirage de tête

    limité à 13 exemplaires, numéroté et signé

    avec illustrations en couleur

    (épuisé)

     

    illustrations que l'on peut voir ici

    http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.hautetfort.com/illustrations-de-recueils/

    et qui sont maintenant en vente au pris de 50chacun

     

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    le tirage sinon est en beau noir et blanc

     

     

    28 pages agrafées

    sur papier 90g calcaire

    couverture 250g calcaire

    100 % recyclé

    dépôt légal : octobre 2017

     

     

    SURSIS COUV nb small.jpg

    10 €

    port offert jusqu'à fin octobre

     

     

     

    à me commander directement : mc.gc(at)orange.fr

     

     

     

     

     

  • Appel à souscription pour La peinture et la poésie aux éd. Héliotropismes

    les éditions Héliotropismes lancent une souscription / prévente pour un ouvrage hybride intitulé "La peinture et la poésie" dans lequel se croisent : peintures photographiques de Nicolas Guyot (Nicolas Guyot • Peinture Photographique) et poésie.
     
     
     
     
     
    La peinture et la poésie
    Nicolas Guyot a recueilli une série de poèmes de Laurent Bouisset et des poètes guatémaltèques Rosa Chávez, Regina José Galindo et Luis Carlos Pineda et de les mêler anonymement pour former un ensemble littéraire nouveau.

    Il s’est ensuite penché sur la création des images que les textes traçaient en lui.
    Chaque illustration est une œuvre unique, une peinture photographique au bromure d’argent révélée et travaillée sur différents types de supports. Cette approche plastique s'est confondue aux textes qui sont à leur tour devenus des tirages photographiques.
    Au final l’image est visible dans le texte autant que le texte l’est dans l’image.
    Poèmes de Rosa Chávez, Luis Carlos Pineda, Laurent Bouisset et Régina José Galindo accompagnés de 29 peintures photographiques de Nicolas Guyot.
    Bilingue, traduction de l'espagnol et en espagnol de Laurent Bouisset.
    Format broché 20 x 20 cm
    68 pages, images plein format.
    Prix de vente : 22 € 
    Prix en prévente : 20 €
     
     
    Plus d'infos ici :
     
     
     
     
     
     
     

     

  • Santiago Gamboa

     

    (…) la Colombie avait cessé d’être ce qu’elle avait été pendant un demi-siècle : une cour d’exécutions capitales de 1 178 000 kilomètres carrés, dont les rivières et les lagunes étaient devenues des dépotoirs de cadavres, et d’où on était en train d’exhumer, peu à peu, les millions d’ossements enterrés sous la verte couche végétale, qui avaient transformé le pays en fosse commune la plus belle et la plus fleurie d’Amérique latine

     

    in Retourner dans l’obscure vallée, Métailié 2017

     

     

     

     

  • Les ombres de l’Araguaia de Guiomar de Grammont

     

    traduit du brésilien par Danielle Schramm 

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    Métailié, 14 septembre 2017. 232 pages, 18 €.

     

     

    Ce roman dédié « aux familles de tous les disparus politiques du Brésil, surtout à leur mères et leurs sœurs », aborde un passage obscur de la lutte contre la dictature dans les années 70, quand des jeunes étudiants épris de justice sociale avaient dans l’idée de libérer leur pays. Quelques-uns d’entre eux sont même allaient se former à Cuba aux techniques de guérillas, et les chefs de la guérilla jusqu’en Chine maoïste.

     

    Dehors les bate-paus et les grileiros !

    Morts aux généraux fascistes !

    A bas la dictature militaire !

    Vive la terre libérée pour que le peuple vive et travaille !

    Vive les Forces guérilleras de l’Araguaia !

    Vive le Brésil libre et indépendant !

     

    Traqués par les agents du gouvernement et les bate-paus, les collabos, les mouchards, c’est en Amazonie, dans la région de l’Araguaia qu’ils tentèrent de mettre en pratique leurs utopies. Ils étaient une soixantaine et le gouvernement envoya dix mille soldats pour les combattre, très peu de ces jeunes survécurent, tous les autres ont été « disparus ».

     

    Dans Les ombres de l’Araguaia, c’est la jeune sœur d’un de ces guérilleros, qui via un journal arrivé un peu mystérieusement entre ses mains, part sur les traces de son frère, espérant le retrouver — peut-être était-il exilé quelque part, ou tout au moins de découvrir la vérité sur son sort. Sofia vit au quotidien depuis des années la douleur de ses parents, elle n’était qu’une petite fille quand Leonardo est parti. Leur père ne s’en est jamais remis et il est mort malheureux, emportant avec lui cette souffrance et son sentiment de culpabilité, et Luisa, la mère, ne peut s’empêcher de garder la chambre du fils prête au cas où, les habits lavés, repassés, il lui semble qu’il est toujours sur le point d’arriver.

     

    Le roman se découpe en deux parties qui s’entremêlent : l’une, c’est celle que raconte le journal, lequel a été écrit, semble t-il, par deux personnes différentes et pas au même moment, une femme et un homme. Journal qui nous plonge directement dans l’enfer vert de l’Araguaia, où ces jeunes révolutionnaires, souvent issus de la ville, se heurtent à l’hostilité de l’environnement avec l’angoisse permanente d’une attaque de l’armée, d’une dénonciation, mais aussi à l’extrémisme de leur propre camp, la discipline impitoyable de la guérilla et ils travaillent sans compter pour survivre et apporter aide, savoir, soins et soutien aux paysans locaux, souvent des autochtones aux conditions de vie très difficiles aussi. Une population locale qui se retrouve prise en étau entre ces jeunes idéalistes et l’armée, ils subissent la violence de cette dernière, mais aussi parfois celle des guérilleros eux-mêmes quand ils sont soupçonnés de collaboration avec l’armée. C’est toute l’ambigüité et les limites de cette forme de lutte pour la justice sociale de ces années là — et dont le Che fut et demeurera sans doute pour toujours le symbole, qui transparait dans ce journal.

     

    Sofia, la petite sœur en quête de son grand frère adoré et idéalisé aussi, remonte la piste jusque l’Araguaia en passant par Brasilia et un détour par Cuba. Elle mène une enquête que sa formation de journaliste lui permet de faire passer pour non personnelle, elle rencontre des personnes qui peu à peu lui permettent de rassembler le puzzle, et plus elle avance dans le journal et plus elle a la certitude que les auteurs ne sont autres que son frère lui-même et sa compagne qui l’avait suivi là-bas.

     

    C’est un morceau de l’histoire du Brésil, un morceau de sale histoire et ce qui sous-tend ce roman, c’est cette douleur effroyable éprouvée par toutes les familles de disparus, les proches, au Brésil mais aussi à travers toute l’Amérique latine, qui ne cessent encore aujourd’hui, de réclamer la vérité, quelque chose à quoi se raccrocher afin d’avoir quelque chose à enterrer et pouvoir enfin entamer le deuil. Et puis, il fait aussi référence à tous ces enfants enlevés à leurs parents assassinés, pour être élevés dans les familles des assassins eux-mêmes. Est-ce que cela fut pour certaines, une façon de réparer ?

     

    Les ombres de l’Araguaia malgré tout est un roman presque tranquille, non moralisateur, sans rage, sans colère, sans parti pris, il est juste humain et expose avec sensibilité des faits qui jalonnent la piste que Sofia tente de remonter pour guérir l’inguérissable, recoudre les plaies de sa famille qui sont aussi les plaies de l’Histoire, cette spirale qui finit par prendre bourreaux, victimes et familles des uns et des autres, dans un même nœud qui ne peut que se resserrer sur tous.

     

     

    Cathy Garcia

     

     

    editions-metailie_com-guiomar-de-grammont-carol-reis-300x460.jpgGuiomar de Grammont est née à Ouro Preto où elle enseigne à l’université. Elle y a créé le Forum des Lettres. Elle est l’auteur d’un essai sur le sculpteur baroque Aleijadinho. Elle a reçu le prix Casa de las Américas pour un de ses recueils de nouvelles et le prix Pen Club du Brésil 2017 pour Les ombres de l’Araguaia. Elle est traduite en français pour la première fois.