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CATHY GARCIA-CANALES - Page 8

  • Witi Ihimaera - Le Pacte des Baleines

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    Traduit par Mireille Vignol

    Parution le 22 août 2025

    Avec mes remerciements Aux Vent des Îles éd.

     


    «  Il faut le talent, l’humour et la respectabilité irrévérencieuse du grand écrivain māori Witi Ihimaera pour savamment mêler les mythes créateurs polynésiens à un grand voyage de pirogues traditionnelles et à un défilé de mammifères truculents, humains et marins. Nous retrouvons la baleine tatouée désormais sénile que seul le descendant du chevaucheur mythique peut extraire d’Antarctique… De cette quête résulte un roman d’aventures, un conte écologique, un récit édifiant, une navigation aux étoiles qui oscille entre le réel et l’irréel.  Witi Ihimaera s’amuse – et nous amuse –, car il a l’art d’aborder les grands sujets écologiques et métaphysiques avec humour et, comme il l’avoue, un coup de pouce de l’IA (Intelligence Ancestrale).  Suite haletante à La Baleine Tatouée, près de quarante ans après la sortie du grand classique néo-zélandais en anglais, le roman est aussi un puissant message d’espoir. »


      
    Je viens de terminer ce roman à la fois à la fois léger que je verrais plutôt en littérature jeunesse car j’avoue être restée sur ma faim au niveau de la densité, entre autres, des personnages mais qui reste profond et émouvant par son sujet, sa dimension écologique. Un conte moderne qui mêle cirque contemporain et mythes océaniens, quête d'identité et surpassement de soi. L'auteur néo-zélandais d'origine māori nous présente un descendant de l'ancêtre chevaucheur de baleine. Et ce descendant qui ignore tout au sujet de ses origines et des cétacés, c'est Teva, un jeune garçon mal dans la peau de son corps bizarre qui vit à Marseille avec une mère française et un père qui a coupé les ponts avec son propre père et donc aussi avec sa terre de naissance : l'île australe de Rurutu, le paradis des baleines de la Polynésie française.


    Le pacte des baleines comme dans La baleine tatouée puise abondamment dans le Temps d'Avant des cosmogonies polynésiennes cette fois et pas seulement māori, le temps où les humains et les cétacés avaient fait ce pacte. Beaucoup de passages sont en langues originelles et on en saisit la musique et, c’est tout l’intérêt du livre, on découvre la beauté et la magie de ces cultures, la force de leurs liens avec le monde marin comme on apprend aussi sur la navigation traditionnelle aux étoiles sur des pirogues qui sont l'ancêtre du catamaran et qui nous embarquent avec Teva, dans un périlleux voyage jusqu'en Antarctique pour en ramener le plusieurs fois centenaire mysticète tatoué devenu sénile et toute sa cours. Ceci avec l'aide de compagnes et compagnons humains et d'un jeune guerrier mysticète et sa puissante grand-mère, compagne du vieux tatoué, dont le caractère n’est pas sans évoquer celui de Tupai, le grand-père de Teva par qui toute l'aventure a commencé. 


    Le pacte des baleines, c’est un pacte d'amour : des baleines avec l’océan, des baleines entre elles et puis avec les humains du temps d’avant. Pacte mis à mal par les chasseurs modernes et tout leur arsenal de mort et par les dérèglements et destructions que nous infligeons à la Terre et à ses océans.

     

    CGC

     

     

     

    330px-Witi_Ihimaera_(cropped)-1799177617.jpgWiti Ihimaera, dont le nom véritable est Smiler, est né en 1944 à Gisborne, non loin de Whangara en Nouvelle-Zélande. Appartenant au clan Te Whanau A kai, il a passé son enfance à se nourrir des histoires liés à ses origines et ses ancêtres. D’abord journaliste, puis diplomate, il s’est mis, en parallèle, à imaginer des histoires liées à sa culture, pour le théâtre et pour le cinéma. Considéré comme un auteur majeur de la littérature post coloniale, il accorde une importance très forte à la préservation de la langue et de la tradition. Ihimaera n’est pas purement māori et a dû apprendre la langue de ses ancêtres à l’université, car il a souffert d’avoir été totalement coupé de son patrimoine culturel d’origine lorsqu’il faisait ses études secondaires dans une école, pourtant essentiellement fréquentée par des Māori. Il écrit pour différentes raisons : pour que la langue de ses ancêtres soit enfin portée au présent, enseignée, pour transmettre les traditions qui l’ont nourri, lui et pour son plaisir d’écrivain, aussi, et pour célébrer la culture maorie dans ce qu’elle a de plus majestueux porter sous nos yeux ravis la lecture de cette culture lointaine mais tellement palpable, intelligente, charnelle et lumineuse.

     

     

     

     

  • Friedrich Nietzsche

     

    Il se dresse fièrement tout en haut de la pyramide du progrès universel, et en posant dessus la clé de voûte de sa connaissance, il a l’air d’apostropher la nature soumise alentour : “Nous sommes au but, nous sommes le but, nous sommes la nature achevée.” Européen superfier du dix-neuvième siècle, tu as la tête qui fume ! Ton savoir n’achève pas la nature, mais il tue la tienne. 

     

    in Utilité et inconvénient de la connaissance historique pour la vie, 1874

     

     

  • We Feed the World (Le marché de la faim), documentaire réalisé par Erwin Wagenhofer (2005)

     

    Le réalisateur autrichien s'était inspiré du livre de Jean Ziegler, L'Empire de la honte. J'avais acheté le dvd à sa sortie, y repensant aujourd'hui, je l'ai trouvé visible dans son intégralité, vidéo au-dessus, il faut le voir, il faut voir les 20 ans qu'on a perdu alors qu'on avait déjà perdu beaucoup de temps pour stopper la folie dans laquelle le monde agricole était lancé depuis l'après-guerre...

     

    L'industrialisation du XIXe avait détruit l'agriculture vivrière occidentale et celle du XXe jusqu'à aujourd'hui continue de la détruire partout dans le monde, avec les changements climatiques qui aggravent tout.

     

    L'agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l'autoconsommation et l'économie de subsistance. La production, rarement excédentaire, n'est destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni à l'exportation. Elle est en grande partie auto-consommée par les paysans et la population locale. Cette forme d'agriculture, courante dans les jardins du monde entier, demeure d'une importance capitale dans les pays les moins avancés où elle permet aux populations rurales, sans autre ressource, de se nourrir mais ne génère généralement pas de revenu important. Elle représente environ 20 % de la production alimentaire mondiale. Par l'importance qu'elle accorde aux semences paysannes — on estime à environ 1,4 milliard les agriculteurs utilisant des procédés traditionnels de sélection — elle favorise la diversité variétale et, par rapport aux monocultures intensives, la biodiversité. Wikipedia (FR)